Alimentation consciente et régimes alimentaires

 

« Que l’aliment soit ton premier médicament », cette citation attribuée à Hippocrate, est une base que nul ne peut ignorer.

Le choix des aliments

Nous ne parlerons pas ici de méthodes de production agricole ou agro-alimentaire; constater simplement que nous avons à mettre dans notre organisme une nourriture la plus saine et naturelle possible suffit. Le reste rentre dans une sphère d’observation économique et écologique, ce n’est pas le sujet.

Nous mangeons généralement en fonction de plusieurs facteurs dont voici un résumé :

• la nourriture disponible chez nous.
• nos préférences issues de nos mémoires qui sont souvent la case majeures des aliments présents dans notre garde-manger.
• les conditionnements acquis via la société (manger cinq fruits et légumes par jour, les produits laitiers ça fortifie les os, le petit-déjeuner c’est essentiel ….).
• notre temps disponible pour préparer les repas.

Mettons à présent en pratique le petit exercice exposé dans Le corps, un outil de connaissance fabuleux via nos cinq sens.

Faisons simplement à présent l’expérience, non pas de remplacer nos dogmes alimentaires en vigueur mais de manger en portant notre attention via nos sens, notre présence dans un premier temps sur les parties de notre organisme recevant la nourriture, notre bouche, notre estomac, nos intestins. Observons avec nos sens ouverts ce qu’il se passe à chaque étape et comment réagit notre corps à l’ingestion de différents aliments, crus, cuits (plus ou moins), séparément puis en association (ce point est très important, notre organisme est une usine chimique, évitons de jouer aux apprentis sorciers en faisant des cocktails détonants ! à vous d’observer cela, personne ne peut ressentir à votre place). Nous pouvons noter tout cela si nous en ressentons le besoin. Nous pouvons aussi remarquer qu’il y a quelques différences entre nos ressentis et notre goût, notre gourmandise.

Il est intéressant de renouveler l’expérience un certain nombre de fois afin d’observer à quel point notre état corporel varie dans le temps et comment un aliment peut avoir un impact différent en fonction du moment de la journée où nous le mangeons, en fonction aussi de l’état dans lequel nous nous trouvons. Il est important de faire attention de ne pas transformer nos notes et nos ressentis en nouveau dogme. Cependant, le corps nécessite un temps de latence pour répondre au carburant que nous lui fournissons et il n’est pas tout neuf non plus avec son lot de toxines accumulées.

Avec un petit temps d’entraînement et de constitution de notre bibliothèque attentive d’aliments (qui est dynamique, vivante, je le rappelle), nous pouvons affiner l’expérience et être attentif à notre corps non plus en ingérant les aliments mais simplement en les prenant dans la main. Observez si une corrélation se produit entre vos observations issues de l’ingestion et celles issues de la prise en main.

Vous voilà à présent avec un outil formidable de sélection de vos aliments en fonction des effets directs sur le corps. N’est-ce pas là, un moyen fiable et direct de savoir ce qui est bon pour vous ? Je veux bien faire un petit pari sur la transformation qui va s’opérer sur le contenu de vos achats et comportements alimentaires… mais il ne s’agit que d’une première étape car l’adéquation entre vos besoins physiologiques et les aliments ingérés ne sont qu’une étape du chemin.

La préparation du repas

Essayez donc de manger un plat préparé par un cuisinier sous pression dans une ambiance délétère au milieu d’une cafétéria de supermarché un jour de soldes. Vous aurez beau avoir choisi ce qui correspond à vos besoins du moment et répondre au mieux à votre corps, la qualité des aliments et l’emballage que représente les conditions de votre repas vont rendre l’ensemble tout de même fort indigeste. Bref, une alimentation propice à un bon entretien du corps nécessite tout autant de conscience dans sa préparation que dans le choix des aliments et nous le verrons plus tard dans la consommation du plat préparé.

Sans être cérémonieux, prenez simplement le temps et accorder la présence nécessaire à la tâche de la préparation. Oui je sais, c’est bateau, tout le monde en parle et le rabâche et gna gna gna. Il n’empêche. Faites juste l’expérience par vous-même et observez la différence. Comme pour nos cinq sens, être ailleurs, préoccupé par autre chose, nous coupe d’une quantité d’informations essentielles et comme nous le verrons dans le quatrième monde, de nos intentions, composante subtile de notre alimentation qui nourrit notre Cœur, là où la matière nourrit notre Corps.

La dégustation

De la même manière, notre présence au moment du repas change la donne. Autant s’éviter la fameuse boule au ventre d’un repas trop vite englouti parce que pris par des soucis externes. Il s’agit bel et bien de dégustation, de s’accorder le tes des sensations que génère notre alimentation. Par expérience, une baisse de quantité de nourriture s’en ressent très fortement avec toutes les conséquences sur l’organisme, notamment le gain d’énergie dépensée auparavant pour la digestion. L’impact est comparable au choix des aliments et de la préparation, un vrai triptyque !

Par contre, pour celles et ceux qui ont une relation de sédation à la nourriture (quand je mange, j’oublie mes soucis…  je connais pour y être passé et me laisser encore parfois piéger) auront peut-être du mal avec ce point de réduction de quantité. Cependant, prendre le temps de mâcher longtemps est un bon moyen de passer l’écueil et de profiter pleinement des valeurs nutritive du repas.

Prendre donc le temps et également trouver un lieu propice avec suffisamment de calme pour garder son attention à l’alimentation.

Les régimes alimentaires

Inévitablement, l’application des principes précédents rend la nécessité de se conformer à un régime particulier totalement inutile. En effet, ceux-ci ne sont que recettes toutes faites qui n’auront qu’un impact transitoire sur votre organisme. Le régime macrobiotique est un bel exemple : l’utilisation de mono-diètes permet l’évacuation de certaines toxines qui ne sont plus ingérées mais au bout d’un certain temps, la mono-diète favorise l’apparition de carences puisque jusqu’alors nous n’avons pas trouvé le super-aliment qui contiendrait le mix parfait correspondant à nos besoins variés, dynamiques et en perpétuel changement. Ceci est valable pour l’ensemble des régimes.

Il y a un fossé gigantesque entre un besoin physiologique et un conditionnement alimentaire. Un régime cétogène ou végan appliqués comme des dogmes et déconnectés de notre réalité corporelle ne peuvent avoir que des effets indésirables de plus ou moins grande ampleur au fil du temps.

A nous donc de choisir si nous confions notre santé à un décideur extérieur qui indubitablement, n’a qu’une vision partielle de la réalité de notre corps où si nous nos prenons en main de manière responsable. Il ne s’agit pas de nier le savoir disponible via la diététique et les analyses médicales mais juste de les considérer à leur juste place : des outils informatifs, des aides qui ne remplaceront jamais l’attention et la responsabilité que nous avons, nous et nul autre, dans l’entretien de notre propre corps.

De la théorie à la pratique

Si choisir ses aliments en fonction de ses ressentis est une étape que l’on peut franchir relativement aisément, je suis bien conscient que nous devons faire face aux limites de ce monde et de nous-même  nourriture disponible, moyens financiers d’une alimentation saine… Le chantier est immense tant nous fonctionnons en occident en dépit du bon sens tout en imposant notre modèle alimentaire dégénéré au reste de la planète. Soyons donc patients et procédons par étapes en conscience des conséquences de nos choix y compris alimentaires. Libre à nous de nous donner les moyens d’une vie aussi saine que possible. Et ne jamais oublier que nous sommes plus forts par le partage et l’entre-aide que seul dans notre coin. Plus nous serons nombreux à fonctionner différemment plus la vie répondra dans ce sens. Il n’y a qu’à voir comment les rayons bio et sans lactose ou gluten fleurissent dans les supermarchés…